Ou la traversée des "glaciers de pierre"...
Cette belle expression tirée de la toile est tellement éloquente qu'on ne saurait s'en priver et les douze acrobates qui les ont parcourus ce dimanche 3 mars 2019 l'ont certainement adoptée.
Montés par le chemin des Turcos, dans la caillasse mais sous le soleil, nous avons eu tout le loisir de constater que si les euphorbes étaient déjà bien développées, la valériane - ou "lilas d'Espagne" qui rosit tout le grand Cap un peu plus tard dans la saison - pointait à peine le bout de ses feuilles.
Au carrefour des quatre Termes, nous avons finalement opté pour une pause café à la citerne d'Estienne toute proche ; certains ne connaissaient pas encore les lieux, et pour les autres, c'est toujours un plaisir de s'y arrêter... A cette occasion, inquiets des dégradations possibles dues à une fréquentation régulière et à l'action du temps, nous avons fait des photos précises de l'ouverture de la citerne... et la comparaison avec la même prise de vue en 2016 est rassurante : les dalles n'ont pas bougé, par contre la couverture de pierres au-dessus semble diminuer, peut-être en raison des piétinements.
Nous avons repris le parcours prévu en direction de Signes par le GR99, pour quelques centaines de mètres, à la recherche de l'aven du Sarcophage, bien mal placé sur la carte mais que nous avons retrouvé malgré tout sans trop chercher. Il semble bien modeste et étroit du dessus (d'où son nom) mais cache bien son développement souterrain, comme le montre le topo du CDS83 .
Puis nous avons obliqué vers l'Est en direction du Caire d'Adam (caire signifie coin, côté) par une piste émaillée de crocus juste sortis de terre, continuée par une draille marquée par les chasseurs, à travers une belle végétation de garrigue, jalonnée de postes de chasse. On comprend le choix du site pour celui du Caire d'Adam, dévoilant un beau panorama dans une quiétude totale. Un papillon Citron, messager du printemps, puis d'autres plus loin, ainsi que des oiseaux bavards nous ont accompagnés le long de ce sentier frais et sinueux où nous avons bien failli perdre notre serre-file du jour ; la végétation dense étouffe les sons et il est très facile de perdre le fil au détour d'un virage sur cette sente non balisée.
Nous voilà repartis vers le Sud, suivant la ligne de pylônes et la coupe draconienne récente faite en-dessous, rendant la progression difficile au milieu des résidus restés en place. Chantal en extirpe un combiné clé à bougie/clé à pans tombé d'une poche ou d'un engin de taille.
Le lapiaz est devant nous, étendue gris clair adoucie par la lumière du soleil, fissuré, entaillé, buriné, raviné, rugueux, brossé, lissé par l'eau. Il se scrute, se mesure, se jauge, s'enjambe, dense sous les pieds, traitre pour celui qui garde un peu trop le nez en l'air. Arbres et arbustes font corps avec la roche, enracinés dans ses fissures, orientés et sculptés par le vent qui balaye si souvent le sommet. Mais aujourd'hui, rien de cela, l'air est doux, le soleil nous réchauffe sans excès et le "glacier" nous accueille pour un pique-nique convivial installés dans un de ses creux confortables. Et nous voilà treize à la douzaine puisqu'un randonneur surprise nous rejoint là-haut, après nous avoir pistés tout du long. Un imprévu de plus et une belle surprise !
La pyramide de Cassini et son escorte d'antennes nous attendent après quelques centaines de mètres à parcourir encore dans un chaos de pierres, du haut des 782m du sommet qui livre ses panoramas à 360o alentour. On doit la plaque installée sur la pyramide à Jacques Chantelot, tailleur de pierre et sculpteur autodidacte installé au Revest.
Le retour par le Ravin du Cierge nous a permis de boucler tranquillement un parcours spectaculaire d'environ 10km pour 400m de dénivelé.
Retrouvez l'évocation du Grand Cap dans le recueil Balade au Grand Cap : l'exploitation de la forêt, ses différents métiers, la littérature de Thyde Monnier, Claude Farrère... ainsi que quelques couvertures de livres, extraits du Grand Cap de Thyde Monnier et documents sur Cassini en fin d'album.
Marie-Hélène
Photos Liliane, Philippe, Marie-Hélène
Commentaire Katryne : Quelles envolées poétiques ! J'y suis pas allée, mais avec toi, emportée par ta plume comme sur un tapis volant, j'y étais, j'ai senti le soleil sur ma peau, le lapiaz sous mes semelles et le vent du haut dans les naseaux !
- Chemin des Turcos
- Chemin des Turcos
- Chemin des Turcos
- Impluvium d'Orves
- Impluvium d'Orves
- Impluvium d'Orves
- Impluvium d'Orves
- Aven du Sarcophage
- Crocus
- Crocus
- Crocus
- Crocus
- Poste de chasse pour appelants
- Draille de chasseurs
- Caire d'Adam
- Caire d'Adam
- Coupe des pylones
- Coupe des pylones
- Le trophée de Chantal
- Citron de Provence, Gonepteryx cleopatra
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Vie silencieuse
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- Lapiaz
- un-moment-de-partage
- le-moment-du-partage
- Pause dans le glacier de pierre
- Iberis saxatilis
- Vers les antennes
- Pyramide de Cassini
- Pyramide de Cassini
- Du sommet du Grand Cap
- Pyramide de Cassini
- Vue sur le Mont Caume
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- Grand Cap Thyde Monnier1
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- Grand Cap Thyde Monnier4
- Grand Cap Thyde Monnier5
- Grand Cap Thyde Monnier6
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