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Grottes de la Ripelle

AccueilExplorer le territoireGrottes de la Ripelle

Randonnée au départ de Tourris, passage par le château, le Ménage, les Bouisses, la Tourrevelle, le long de la falaise du Mont Combe surplombant la vallée de Dardennes, jusqu'aux deux grottes préhistoriques fouillées dans les années 1930 et 1960.

Le printemps semble enfin prendre ses marques en ce début de matinée du 31 mars 2019 ; le ciel est prometteur d'une belle journée, la température clémente tout juste pondérée par un courant d'air frais dans les passages d'ombre, les feuilles nouvelles  posent sur le fond bleu une dentelle vert tendre légère et frémissante, les premières fleurs ponctuent le décor de couleurs franches et lumineuses.

Nous sommes neuf à profiter les yeux grand ouverts, les sens en éveil, de cette explosion de vie réjouissante qui n'est pourtant pas une surprise mais nous redonne cependant, d'année en année, un allant auquel notre cerveau archaïque - heureusement nous n'en sommes pas encore totalement démunis - n'est sans doute pas étranger.

Le château de Tourris, en cours de rénovation depuis plus d'un an, offre un tableau bucolique avec son troupeau de moutons rassemblés sous les arbres, non loin de la bergerie où Fine Guigou, personnage extraordinaire dans le sens littéral du terme, a résidé et gardé les siens jusqu'en 1980. Les ânes viennent nous faire des politesses pour notre plus grand plaisir.

En contournant le château par sa façade Sud, ornée d'un cadran solaire, nous nous arrêtons pour observer ce qui serait les armoiries de la famille de Nas, apposées sur le mur du bâtiment aujourd'hui consacré à la vinification. L'histoire de la famille de Nas de Tourris, du XVIeme au XVIIIeme siècle,  est retracée dans les bulletins 26, 27, 28 et 29 des Amis du Vieux Revest . En complément, vous pouvez retrouver ici quelques précisions sur les termes utilisés en héraldique.

Nous nous engageons sur le chemin communal en direction des ruines du Ménage, dépassant les vignes proches du château, auxquelles succèdent les vergers d'oliviers. Cette grande bâtisse à étages logeait autrefois les employés du domaine. Le four restauré est encore presque chaud de la dernière fournée... Au passage, nous remarquons le développement impressionnant des euphorbes qui ne semblent pas avoir souffert de la sécheresse que nous connaissons depuis début janvier. Par contre, d'autres espèces sortent à peine, comme les valérianes qui attendent certainement l'arrivée de pluies pour déclencher leur croissance.

Un petit détour vers le hameau des Bouisses enfoui sous une végétation dense adoucie par des tapis de pervenches, en fleurs à cette période ; le muret qui cerne l'ancienne aire de battage colonisée par toutes sortes d'espèces végétales explose sous la poussée des racines, lézardé de part en part. Les puits qui attestent de la présence de l'eau et des cultures variées pratiquées jadis sont toujours entrenus au profit de l'oliveraie.

Passé le col du Mont Combe, nous descendons vers La Tourrevelle par le versant sud du vallon, avec un arrêt botanique auprès de l'excentrique chêne chevelu dont les rares exemplaires connus sur la commune se trouvent ici, puis sur les restanques peuplées d'acanthes en pleine expansion, avec toujours le même regret de l'abandon d'un lieu aussi bien situé. Bourraches, vipérines et autres coquelicots jalonnent notre progression dans la prairie jusqu'à l'éolienne encore debout, malheureusement amputée de ses pales. Un petit point sur ce sujet  et nous voilà repartis à l'assaut du Mont Combe, sans oublier de jeter un oeil dans le couloir mystérieux qui s'enfonce sous terre au bas de quelques marches encadrées de murs, et de constater avec satisfaction la présence et la clarté de l'eau dans le creux aménagé un peu plus loin, visité assidument par les sangliers au vu des nombreuses traces de leur passage dans la terre meuble argileuse alentour.

Quelques pauses dans la montée raide nous laissent le loisir d'observer "La Planète", ce curieux dôme à l'extrémité Ouest du Mont Combe, nommé ainsi par les anciens. Nous quittons le sentier balisé pour nous approcher au plus près du bas des falaises, progressant dans la pente, à travers quelques éboulis ; le panorama se dévoile petit à petit, découvrant une vue plongeante sur La Ripelle et vers l'amont de la vallée de Dardennes, loin vers la mer au delà du Coudon.

Les grottes préhistoriques sont à notre portée, au pied de la falaise. La grande se visite aisément, son ouverture au sol prolonge une fissure qui s'étire depuis le sommet, laissant passer la lumière à l'entrée d'une grande salle, vaste et profonde, sur deux niveaux correspondant aux strates des fouilles. Concrétions, reliefs, drapés, dégradés de couleurs des roches altérées par le passage de l'eau sont autant de curiosités fugitives apparues dans le faisceau des torches. La seconde, petite, se trouve à peine deux mètres plus loin ; son ouverture étroite oblige à y pénétrer en se contorsionnant, les pieds en avant, comme sur un toboggan. On s'y tient tout de même debout à l'intérieur. Elle a servi d'ossuaire ; imaginer les corps déposés dans ce petit espace nous ramène en un instant à l'âge de pierre, à l'époque de la guerre du feu. Ces deux grottes et les fouilles dont elles ont fait l'objet sont évoquées dans le recueil de Jean Joubert en fin d'album. Un peu plus loin, quelques mètres au-dessus se trouve un abri sous roche prolongé d'une petite terrasse, frais à l'intérieur, où le fragon prolifère et qui offre une vue imprenable sur toute la vallée. Nous avons bien failli passer à côté sans le voir, tant il faut être attentif pour en repérer l'accès.

Toutes ces émotions nous ayant aiguisé l'appétit, il était enfin temps de se poser et de vider nos sacs pour emplir des estomacs affamés, entre mufliers jaunes et lavatères maritimes, avant de revenir tranquillement à notre point de départ en traversant La Planète...

Marie-Hélène

Photos Philippe, Marie-Hélène. Merci à Stéphane pour les recherches sur les éoliennes et à Liliane pour le tracé.

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