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L'Abbé Eude de la commune d'Esparron

abbe-eude.jpg chemin-des-turcos-dec2016MiniaturesAlbert Decaris


L'Abbé Eude de la commune d'Esparron - De 1943 à 1987 - 44 ans curé du Revest





Hommage à l'Abbé Eude

Lorsque "Monsieur le curé" Eude priait Notre-Dame du Revest à Esparron...

Le 24 janvier 1942, Monsieur le Maire d'Esparron, village du haut-Var, procédait au mariage de M. François Paul Béti et de Melle Isabelle Eude, fille de André Eude et de Marie Ravel, domiciliés à Massat (Ariège).

Le frère de la jeune mariée n'était pas loin, il l'attendait dans l'église du village, dont il était le prêtre desservant, ainsi qu'à Saint-Martin et à Artigues. Cette cure venait de lui être confiée, alors qu'il n'avait pas vingt-sept ans, sur la recommandation probable de Monseigneur Chaix, vicaire général du diocèse, natif d'Esparron, dont il était l'historien avisé et dont il choisissait les curés.




Le jeune Edmond Eude s'était tout de suite fait une réputation de sportif, à parcourir plusieurs fois par semaine à vélo la plaine qui relie (avec quelques solides côtes toutefois) les trois paroisses dont il était chargé. Cela atteignait la prouesse pour être à l'heure aux trois messes le dimanche matin ! 

Le repos physique devait toutefois être trouvé pendant la lecture du bréviaire sur les aires où, en levant la tête, Monsieur le Curé pouvait méditer sur les merveilles de la création en apercevant, au loin, les villages de Saint-Julien et de la Verdière et les sommets enneigés de la montagne de Lure et des contreforts du Verdon.




Monsieur le Curé et sa famille (son petit frère allait à l'école du village) étaient estimés par les habitants d'Esparron, même si certains trouvait drôle l'amitié qui liait la famille Eude avec un ancien fermier du château, dénommé Martichon, qui disait la "bonne aventure" dans une pièce obscure tendue de rideaux ...



Cette estime venait certainement en bonne partie de la grande piété du jeune prêtre qui participa en tous cas activement, pour les années 1941 et 1942, au maintien d'une solide tradition à Esparron, la célébration de la Sainte-Agathe, le 5 février.



La confrérie paroissiale de Sainte-Agathe élisait chaque année deux prieuresses chargées de s'occuper de la statue de la sainte. Ce jour là, étaient dites des messes pour le repos des âmes du purgatoire, on élisait une "femme" et une "fille" et on faisait le tour des quatre maisons, celles des deux anciennes et deux nouvelles prieuresses, en mangeant des oreillettes ou des "beignets de Sainte-Agathe".

L'abbé Eude a signé le registre de la confrérie de Sainte-Agathe pour les années 1941 et 1942.

Ce qui apparaîtra le plus étonnant au Revestois, c'est que le jeune curé d'Esparron, qui allait être pour quarante trois ans curé du Revest près de Toulon, priait alors Notre-Dame du Revest dont la chapelle était située dans le quartier du Revest qui fut très tôt terre des seigneurs d'Esparron et de Pallières. Le plus célèbre de ces seigneurs reste Charles d'Arcussia, auteur, à la fin du XVIème siècle, d'un livre sur la "fauconnerie" qui fait toujours référence.




La chapelle et le cimetière attenant sont aujourd'hui classés monuments historiques et sont situés dans un site très agréable.



Monsieur le curé Eude fut certainement frappé, par la suite, par cette coïncidence et retourna fréquemment prier Notre-Dame du Revest.

"Nouesto-Damo doù Revèst ! 

Nouesto couer (bis) ès sempre list

A faire ço que voulès.

Gàrdas-nous de tout travès".

accompagné, une fois au moins, par les paroissiens du Revest-les-Eaux.




Remercions pour leurs souvenirs qui m'ont été si chaleureusement transmis, Mme Jerphanion, épouse de l'ancien Maire, M. Kléber Verne, Maire d'Esparron et M. Léonce Rebuffat.

Quant à Madame Verne, dont j'ai pu goûter les excellentes oreillettes pour la Ste Agathe, elle m'a rappelé que le culte de Notre-Dame du Revest, c'était aussi celui des jeunes filles désireuses de fonder une famille par le mariage.

"Nouesto Damo doù Revèst

Fès-mi donna que sabès ! "





Sources : Charles Aude dans l'Information Communale n°20 mars 1988