ORAGES
Bien qu'ils restent pareils à de secrets feuillages
Balancés par le vent dans la fraîcheur des bois,
Les orages du cœur sont les plus grands orages
Puisqu'ils durent des nuits longues comme des mois.
Les orages du cœur, les forêts sous l'averse,
La peine qui déchire et meurtrit lentement...
Et pourtant veuille encor l'Amour, enfant perverse,
Que tes charmes trompeurs soient doux à mon tourment !
Extrait de "Mémoire du cœur",Philippe Chabaneix, 1952
MATIN D'ÉTÉ
Par cette claire matinée
Où vers l'azur montent des chants
Elle va, la tête inclinée
Sur un bouquet de fleurs des champs,
Et dans sa grâce éblouissante
Au frais parfum de rose-thé
Danse la flamme renaissante
D'un ancien et fol été.
LE SOURIRE
Il y avait des fruits odorants dans l'armoire
Et d'anciens pastels sur les murs de la chambre
Où tu m'ouvris tes bras une nuit de novembre
Et dénoua pour moi ta chevelure noire.
Le vent du nord soufflait...
Nous l'entendions à peine
Tant nos coeurs battaient fort... Puis, à l'aurore, amie,
Je me souviens que tu souriais endormie,
Ayant chassé de toi toute ombre et toute peine.
Extraits de "Musiques du temps perdu", Philippe Chabaneix, Ed. Pierre Seghers, 1960
Pour aller plus loin : Le Revest-les-Eaux et son siècle des lumières., 2004, publication AVR/Loisir & Culture. A découvrir là : http://revestou.fr/pages/057-ecrivains-et-artistes-presentation-du-livre-paru-en-2004-fr.php