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Le-lac.jpg Le pigeonnier MiniaturesAmédée PianfettiLe pigeonnier MiniaturesAmédée PianfettiLe pigeonnier MiniaturesAmédée PianfettiLe pigeonnier MiniaturesAmédée Pianfetti


Miroir, mon beau miroir, suis-je la plus belle ?"

demanda la Tour à son lac.



Le lac, né d'un barrage en 1912, est alimenté par sept sources noyées sous les eaux de la retenue : la Foux,        le Figuier, les Platanes, le Rabas, le Rérabas.... La septième, un peu en amont, c'est le Ragas :  lors de très fortes pluies, cette résurgence vauclusienne crache violemment, par une cheminée d'équilibre, ses eaux bouillonnantes qui gagnent alors la retenue. Les spéléologues ont pu explorer le gouffre jusqu'à 151 m de profondeur.



Ce système hydrologique, exutoire du massif karstique de Siou Blanc, procure l'eau potable à la région toulonnaise. Aussi le lac est-il interdit à la baignade et à la navigation. Ce qui n'a jamais empêché des générations de jeunes Revestois de passer outre et de s'y rafraîchir l'été. Les rives du lac et son eau d'émeraude où se mirent la forêt et le village sont pourtant si tentantes ... Les chiens non plus ne savent pas lire les écriteaux. Il y en a parfois deux ou trois douzaines qui gambadent sur le vert rivage et plongent dans l'onde pure.



Lors de chaque vidange décennale, imposée pour la surveillance et la maintenance du barrage, se révèlent au fond du lac les traces des chemins d'antan, les carraires de transhumance, avec leurs murets latéraux, les regards du vieux tunnel qui canalisait le Ragas, les restanques montées par les anciens, et ces cercles mystérieux, traces émouvantes des bassins creusés autour des cerisiers pour maintenir l'humidité.



Katryne Chauvigné-Bourlaud