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Le Grand Cap et le lapiaz

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Enfants des Collines, nous partions parfois à l’aventure dans le Grand Cap.



Partir à l’aventure, ce n’était pas excessif : nous allions vers un monde fantastique. Après avoir quitté Jojo Cacao (notre Joseph Martin) qui prenait souvent le soleil sur une restanque à la Ripelle, on croisait la peu souriante Fine Guigou (la Bergère) qui nous guettait sur le plateau de Tourris. Puis nous traversions le Hameau des Olivières dont les ruines étaient déjà peuplées de fantômes.

Alors nous montions dans « Le Cap » par la carrière de marbre et le vallon des grandes sambles (vallon du Cierge). Le chêne kermès (Avàu), le genêt d’Espagne (Gineste), le genêt piquant (Argèiras) et la salsepareille (Sarreta) étaient rapidement remplacés par du chêne vert (Tousca) et du chêne blanc (Rouve). Un romarin (Roumanieu) par ci par là cachait un lézard vert (Limbert). Parfois nous surprenions un geai (Gai) ou une belette (Moustello). Sur le sommet du Cap, il n’était pas rare de rencontrer un lièvre (Lèbre) ou des perdreaux (Perdigau). L’hiver, c’était le passage des grives (Tourdre, Siblaire, Cha-cha et Sèiro) et des pigeons (Pijoun) qui nous faisait marcher le regard vers le ciel.

Si le retour se faisait à la nuit, dans les chênes verts nous entendions les lérots (Garri-gréu) très bruyants et «musiciens». Le micocoulier (Falabreguie) nous attendait devant notre maison : une fois encore nous n’avions pas rencontré Madeleine dont la silhouette brune hantait le Grand Cap et la Maison des Hommes Vivants (livre de Claude Farrère publié en 1911).



Source : Texte de Claude Chesnaud paru dans l'Édition spéciale AVR - Balade au Grand Cap 2005 https://photos.revestou.fr/picture?/grand-cap/category/104-livres_et_recueils_avr