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Fine Guigou

Fine-Guigou.jpg Maurice Gensac MiniaturesAmédée PianfettiMaurice Gensac MiniaturesAmédée PianfettiMaurice Gensac MiniaturesAmédée PianfettiMaurice Gensac MiniaturesAmédée Pianfetti


Le château de Tourris est-il hanté ? Peut-être.

"Fine Débraille" est-elle toujours là ? Peut-être.

Elle n'aurait donc pas quitté le domaine depuis 1950. A cette date, les propriétaires cherchaient un berger afin que des moutons désherbent le plateau pour éviter d'éventuels incendies.



Joséphine Guigou devint alors " la bergère de Tourris ". Elle portait un béret, un pantalon très large, des bottes noires et un fusil qu'elle ne quittait jamais. Ses 200 moutons étaient protégés. Fine n'aimait pas les visites. Seuls quelques familiers pouvaient s'approcher. Elle menaçait souvent de son arme les promeneurs qui s'égaraient sur le chemin qui longe le domaine.



Tourris, le 28 août 1972 : Ce jour-là, elle tua son voisin de 62 ans, Daniel Giacobazzi. Selon l'autopsie, Fine Guigou a tiré dans le dos et à bout portant, une décharge du fusil de chasse. "J'avais peur de cet homme", expliqua-t-elle devant ses juges, "il me menaçait, il m'avait déjà tiré dessus. C'était lui ou moi".



Traduite devant la cour d'assises pour assassinat, Joséphine Guigou voyait le chef d'inculpation disqualifié et mué en "blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner". Son défenseur, Maître Pieroni, lui épargna une longue détention criminelle : elle fut condamnée à un an de prison ferme. Ce verdict fit l'objet de commentaires passionnés.



De retour à Tourris, elle continua à s'occuper de ses moutons, à porter son béret, son pantalon large, ses bottes noires et son fusil. Les promeneurs animés des plus pacifiques intentions n'avaient toujours pas intérêt à s'engager sur le domaine.



La Valette, samedi 4 octobre 1980 : A 12h30, à l'intersection du chemin des Terres-Rouges et de l'avenue de la Libération, un cyclomoteur ne s'arrête pas au stop. Un fourgon Peugeot J7 survient et renverse le cyclomoteur. C'est la bergère de Tourris qui conduit le deux-roues. Amenée aux urgences à Brunet, elle décède peu après. Elle était venue à La Valette chercher des médicaments chez un ami.



Elle sera enterrée le jeudi 9 octobre 1980 au cimetière du Revest-les-Eaux. Elle avait 76 ans.



Sources : Texte de Claude Chesnaud Bulletin AVR 36 - articles de presse - archives

https://photos.revestou.fr/picture?/bulletin36/category/103-bulletins

Pour aller plus loinDestins de femmes par Sylvie Combe in Marilyn après tout, Édition Les Cahiers de l'Égaré, 2012