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1793 Les Revestois résistent à l'occupation anglaise

1793-revestois-resistent-occupation-anglaise.jpg 1790 Fondation de la Société Républicaine du RevestMiniatures1881 : desserte du Revest par les transports publics1790 Fondation de la Société Républicaine du RevestMiniatures1881 : desserte du Revest par les transports publics1790 Fondation de la Société Républicaine du RevestMiniatures1881 : desserte du Revest par les transports publics1790 Fondation de la Société Républicaine du RevestMiniatures1881 : desserte du Revest par les transports publics


En 1793, à deux reprises, les forestiers revestois guident les grenadiers de Bonaparte sur la face Nord du Faron pour en déloger les occupants anglo-espagnols. La deuxième fois, le 17 décembre, sera la bonne.



En mai 2006, lors de la balade au Château de la Ripelle, Claude Chesnaud nous a raconté la prise du Mont-Faron en 1793 par le Pas de la Masque.

Le Pas de la Masque fut emprunté par les grenadiers de l'adjudant-général Mica qui, sous les ordres de Bonaparte, délogea les alliés anglo-espagnols occupant le haut du Faron.

Ce sentier raide, tout d'éboulis et de rochers, prend sur la face Nord du Faron juste en face de La Ripelle. Claude nous apprend que les grenadiers furent ce jour là guidés par des bûcherons revestois et que Pas de la Masque signifie Sentier du Mauvais Sort.

Yvan Meschi affirme que ce sont les grenadiers de Bonaparte qui baptisèrent ainsi  le sentier et que son nom signifie  : "le chemin de la sorcière". Certes, le sens n'est pas très différent, mais Yvan Meschi en raconte toute une légende et comme j'aime les belles histoires, je vais vous la citer.

Les anglo-espagnols étaient déjà vaincus. " Les sentinelles de Mica virent s'avancer vers eux une forme blanche et fantomatique. Effrayés par ce spectre vivant qui articulait des phrases désordonnées dans une langue étrangère, les soldats alertèrent l'officier de garde, qui la fit arrêter. Il s'agissait de la femme d'un officier anglais venue là par les sentiers rocailleux pour rechercher son mari mort lors de l'assaut. Elle habitait une bastide près de Tourris, et commotionnée, venait à la rencontre de celui qu'elle ne reverrait jamais.

L'étrange dame dont les voiles blancs formaient une hallucinante vision dans la lueur blafarde de l'aube, fut qualifiée de sorcière aux pouvoirs magiques. C'est ainsi que les grenadiers de Bonaparte baptisèrent pour la postérité le chemin rocailleux qu'elle empruntait, de Pas de la Masque, ou Chemin de la sorcière, aujourd'hui nom de baptême d'un promontoire chargé d'histoire ..."

Bon, on sait tous qu'Yvan Meschi raconte si bien les contes et les légendes de son cher Toulon qu'on voudrait toujours y croire avec émerveillement, même si parfois un léger doute vient nous chatouiller un peu. Certes, c'est sans doute un peu curieux  que des grenadiers venus d'ailleurs baptisent ce sentier d'un petit nom si ... local.

Mais quand on relève que les guides de Mica étaient revestois, que les Revestois sont appelés les Masques, notamment par leurs voisins Valettois et que les Mascos, ce sont les sorciers. Et bien vous en tirerez les conclusions que vous voulez, moi j'aime bien l'histoire de la sorcière. A moins que ce ne soit le chemin du sorcier, c'est-à-dire du Revestois qui servit de guide ...

Sources : Yvan Meschi dans son recueil d'anecdotes toulonnaises Toulon et nul soleil ailleurs paru en 1994.

Claude Chesnaud : Buonaparte au Pas de la Masque http://revestou.fr/pages/019-balades-historiques-le-pas-de-la-masque-au-mont-faron-fr.php

Pour aller plus loin

* Sur la fortification du Pas-de-la-Masque : http://dossiersinventaire.regionpaca.fr/gertrude-diffusion/dossier/caserne-du-pas-de-la-masque/1e0275a8-aae6-4d79-bcb5-11c0f898c5b9

Il semblerait que les derniers passages du Pas-de-La-Masque aient été dynamités dans la 2e moitié du XIXe siècle pour conforter la défense militaire de cette façade du Faron.





* Sur la reprise de Toulon, selon les mémoires de Barras : https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moires_de_Barras_-_Bonaparte_%C3%A0_Toulon  Si l'on se réfère aux déclarations de Barras et aux commentaires de Georges Duruy, le rôle de Bonaparte lors du siège de Toulon a été amplifié.

Dugommier qui le proposa à la Convention au grade de général, avait accompagné la demande de cette recommandation :"Donnons-lui ce qu'il demande ou il le prendra de force."  Bonaparte devient général de brigade à 24 ans.

Katryne Chauvigné-Bourlaud