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Mont-Caume

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Temps magnifique ce dimanche 27 octobre 2019, après une semaine pluvieuse qui aura généreusement abreuvé terre et végétation avides d'une eau si rare ces derniers mois. Vacances obligent, c'est un petit groupe de onze personnes qui s'élance du col du Corps de garde à l'assaut du fort Ouest du Mont Caume. Les quatre cents mètres de dénivelé d'emblée dérouillent les jambes bien vite et font monter la température. L'arrêt à l'abri sous roche à mi-pente est bienvenu, calé dans un replat propice au pâturage ; tout en devisant à l'ombre sur les conditions de vie des bergers autrefois isolés dans la colline, nous reprenons notre souffle avant de poursuivre la montée par un chemin creux raviné par les intempéries. Le fort Ouest serti dans la pierre surgit à nos yeux soudainement, tout juste avant de rejoindre la voie qui relie les deux forts.

Une visite des installations militaires, en admiration devant l'ingéniosité des bâtisseurs qui se sont appuyés sur l'environnement naturel pour ériger des constructions parfois littéralement enchâssées dans la roche. Séré de Rivières fut chargé de réorganiser les défenses de la France en 1871, en particulier de Toulon, ce qui donna lieu, entre autres, à la construction des deux forts du Mont Caume entre 1887 et 1891, comme nous le rappelle cette conférence de la Société Hyéroise d'Histoire et d'Archéologie du 26 mai 2009 ; des ajouts et remaniements ont été réalisés jusqu'à la guerre de 1939-1945. Depuis, le site a été démilitarisé. Quelques uns d'entre nous, ravis de se sentir "chèvres" grimpent sur la partie rocheuse au-dessus du fort, aménagée en terrasse, avec une vue à couper le souffle sur un relief vertigineux. Sous nos pieds se trouve une des deux galeries fermées pour la préservation de plusieurs espèces de chauve-souris, à l'initiative du Conservatoire des Espaces Naturels PACA en charge de la gestion et de la protection de la biodiversité, partenaire de l'Armée toujours propriétaire du site. 

Nous rejoignons le fort Est et le point culminant du Mont Caume à 804m, en suivant les emplacements des pièces d'artillerie et les galeries couvertes permettant de les rejoindre à l'abri, qui servaient également de stockage pour les munitions. Nous franchissons ainsi par une passerelle métallique le  fossé d'un poste de défense côté Nord, curieusement orienté vers le Sud ; il nous manque un avis expert pour reconstituer la topographie et l'usage des lieux...

Chemin faisant, accompagnés de rouges queues peu farouches, la botanique nous occupe avec les asters en fleur, l'alysson épineux caratéristique du Mont Caume et ...  l'épineuse question de l'identification du cerfeuil sauvage, à ne pas confondre avec la redoutable petite cigüe. Un peu de géologie également avec les traces fossiles de rudistes visibles le long de l'escalier qui monte vers la plate-forme au sommet, qui nous plongent dans un passé lointain où la mer submergeait ces couches sédimentaires.

Vue imprenable à 360° de la table d'orientation, sur la rade, les îles, le rocher du bec de l'aigle à La Ciotat, le Garlaban, la Sainte Baume, la carrière de Fiéraquet, le Coudon, le Faron... avant de descendre vers un bouquet de pins bonzaïsés lovés dans un creux herbeux, irrésistiblement attirés par l'ombre bienfaisante et l'appel pressant de notre estomac dans les talons.

Le retour, au début tranquille par la route, s'accélère dans un premier temps pour rejoindre le plateau de Capelude par un raidillon qui évite de larges épingles et traverse une zone où végètent de pauvres mélèzes plantés par les enfants des écoles après l'incendie de 1971 qui ravagea le Caume et le Faron ; une belle initiative sans doute, mais un mauvais choix d'espèce, mal adaptée au terrain et aux conditions climatiques, que les pins d'Alep étouffent nettement. Nous rejoignons ensuite le tracé d'une conduite de câbles de télécommunications qui part, au sommet, de la tour  voisine de la vigie pour aboutir sur la route du Broussan un peu au dessus du pont des Marlets, en ligne droite à travers le vallon de Pardiguier. Là, il s'agit plutôt de se freiner pour ne pas descendre trop vite, ce qui explique que ce "sentier" est rarement intégré dans des parcours plus... touristiques. Pourtant, l'environnement y est singulier, sauvage et beau : sable, chênes liège, arbousiers, bruyères abondent dans ce vallon resserré. Nous retrouvons (enfin !) le plat et une ancienne route bordée de ruines de bâtisses autrefois couvertes de tôles cintrées qui dateraient de la dernière guerre, et d'un ensemble qui pourrait être les restes d'une trémie et d'un entrepôt de matériaux, traces d'une activité notable totalement disparue aujourd'hui.

Le retour s'effectue en remontant - il faut bien - par la route puis le GR pour retrouver le col du Corps de garde : nous avons parcouru entre huit et neuf kilomètres pour un dénivelé de cinq cents mètres environ, fatigués mais ravis de cette belle journée d'automne...

Marie-Hélène

 

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