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Château du Revest

AccueilConstruire pour durerChâteauxChâteau du Revest

 

La commune du Revest compte 4 châteaux : le château dit "du Roi René", le château de Dardennes, le château de La Ripelle, le château de Tourris.

Date de construction

Cet édifice fut construit à partir de 1578 à la demande de Melchior Parisson et de son oncle Barthélémy Thomas de Sainte-Marguerite, qui se partageaient la seigneurie du Revest.
L'appellation "Château du Roi René" est donc injustifiée. En effet, le Roi René est né en 1409 à Angers, il est mort en 1480 à Aix-en-Provence. Nota : en 1481, la Provence sera rattachée à la France. Les renseignements dont nous disposons ne nous permettent pas de comprendre pourquoi il porte ce nom, et depuis quand. Les textes anciens ne parlent que du "château", sans lui accoler la dénomination qu'on lui donne actuellement.

L'église actuelle n'a été bâtie qu'un siècle après, de 1674 à 1679.


Aspect du bâtiment

• Vue d'ensemble

C'est une lourde bâtisse à deux étages, formée de deux ailes raccordées à angle droit, qui présente deux belles façades au sud et à l'ouest. Des extensions ont été faites dans l'angle interne pour augmenter le volume habitable. L'ensemble est sobre, enduit d’un crépi gris ; deux lignes blanches, à la base des fenêtres, traversent les deux façades horizontalement ce qui a pour effet de rompre la monotonie de l'ensemble. La couleur orangée du crépi du débit de boisson qui occupe l'angle, nouvellement restauré, tranche sur l'ensemble et surprend, mais on s’y habitue.
Les seigneurs de l'époque, en Provence, se faisaient construire sur leurs terres ces maisons qui sont plus des bastides que des châteaux médiévaux ou de la Renaissance.

• Les poivrières

Le château revêt une certaine élégance due aux deux poivrières (tourelles coiffées d'un toit conique) qui flanquent les deux angles de la façade sud. Elles sont construites en briques, recouvertes d’un crépi et percées de petites fenêtres. Elles ne dépassent pas le haut du mur et leur base pointue s’arrête à quelque deux mètres du sol, un peu plus à l’ouest qu’à l’est à cause du sol incliné. Chaque poivrière est ornée à sa base d'un épervier qui garda sa tête jusqu'aux émeutes pré-révolutionnaires du 25 mars 1789. Ces tourelles n'avaient rien de défensif mais servaient à embellir le bâtiment, sur sa face sud, la plus visible, comme pour affirmer la notoriété des propriétaires.

• La tour d’angle

Une tour cylindrique s'élève à l'angle nord-ouest. Sa base repose sur le sol. Elle n’est pas décorative mais donne un air féodal à l’ensemble. Il existe dans la région des châteaux à une, deux trois, quatre tours. Le toit de tuiles canal présente un débord simple, sans gênoise. L’appareillage des pierres de construction dénote plus un souci d’efficacité que d’élégance. Ces petits moellons, qui présentent une face plane, sont maintenus par un mortier de sable et de chaux. Elle a subi des transformations dans ses ouvertures : certaines ont été fermées, celles qui sont ouvertes sont récentes.

• Les baies

On remarquera que les fenêtres du deuxième étage sont moins hautes. La hauteur sous plafond des pièces de ce dernier niveau sous les combles est moins élevée que celle du premier étage. Les maîtres logent au premier, se réservant les pièces hautes de plafond. Les maisons du vieil Ollioules, datant du 16°s elles aussi, à trois étages, sont ainsi conçues ; les fenêtres du dernier étage sont plus petites.

• La gênoise

Les tuiles du débord sont maçonnées sur une double corniche de mortier en dégradé. La protection contre les eaux de ruissellement est maximum. Si l’on observe la gênoise du côté nord, on s’aperçoit qu’elle est faite de deux rangs de tuiles maçonnées que recouvrent celles du toit placées en débord. Voilà l’aspect qu’avait tout le château à l’origine. Les restaurations successives ont remplacé, peut-être par commodité technique, les anciennes tuiles par une solide corniche de mortier qui n’a pas si belle allure. Les poivrières ont elles aussi une gênoise qui s’articule avec celles des toits mitoyens. À partir de la poivrière est, la corniche passe du mur est au mur nord en s’arrondissant. C’est là un exemple de gênoise tournante.
Au 17° s. apparaît la corniche faite de tuiles placées sur deux ou trois rangs marquant l'importance sociale du propriétaire ; la construction est plus légère, moins onéreuse, et plus facile à élaborer. On ne sait d'où vient le nom de "gênoise" donné à ce nouveau type de corniche : rien à voir avec la région de Gênes ; c’est une spécialité provençale.

• Situation

Le château a été construit en bordure des champs et jardins arrosés par les nombreuses sources du Mont Caume, sur un des rares terrains plats, au pied du village ancien. Il se trouvait à un carrefour de chemins importants. Vers le nord, c'était la route de Signes (actuellement, la première partie s'appelle boulevard d'Estienne d'Orves, puis chemin de Baboulène, enfin route de Signes).Vers l'ouest, c'était le chemin qui reliait le village à Évenos (dénommé maintenant dans sa partie basse boulevard de Lattre de Tassigny). Vers le sud, la route actuelle de Toulon n'existait pas ; il fallait sortir du village par la montée des Bugadières et descendre à Dardennes ; le passage entre le Clos Étienne et la terrasse du restaurant n’existait pas. Le verger du château se trouvait à la place de l'actuel "Clos Étienne" et de la place Marius Meiffret ; il était arrosé par l'eau de la fontaine qui s'élève devant l'église.

• Industrie et commerces

Dans ce bâtiment fonctionnait un moulin à huile occupé aujourd’hui par la boulangerie. Dans le magasin, subsistent les « chapelles » du moulin en pierres noires, bien conservées. Le plafond est en voûte d’arêtes. Au XXème siècle l’angle du rez-de-chaussée a été occupé par un restaurant et un bar. Une extension a été faite dans l’angle formé par la tour nord-ouest et la façade ouest du rez-de-chaussée ce qui a eu pour conséquence de masquer le pied de la tour et de casser l’allure imposante du château ; une épicerie occupe actuellement les lieux.

Le château dans la tourmente révolutionnaire

Les éperviers sculptés à la base des poivrières ont été décapités lors des émeutes pré-révolutionnaires du 25 mars 1789 au Revest. Le seigneur des lieux étant absent ce jour-là, on s'en prit à ce symbole de ses privilèges. Ce jour s'inscrit dans le vaste mouvement de révolte qui agita les villages et villes de Provence, au printemps et particulièrement au mois de mars 1789, après un hiver très rude, et au moment où se préparaient les États Généraux.

 

Le 25 mars 1789, les députés du Revest, Louis-Gabriel Cordeil et François Cadière, devaient se rendre à Toulon pour apporter le Cahier de Doléances adopté le 22 mars. Ce même jour, 19 meneurs du village enfoncent les portes du château et y pénètrent, suivis d'autres émeutiers. Tous les meubles, toutes les archives concernant le château, la famille, le village, sont portés sur la place publique et détruits par le feu. Un seul coffre ouvragé artistiquement fut sauvé des flammes. Quelques coups de hache, des tuiles rompues endommagèrent légèrement le moulin à huile. Les dommages furent estimés à 3610 livres par le conseil municipal du 24 mai 1789. Les 19 chefs furent arrêtés et incarcérés à Aix sur décision du Parlement de Provence, libérés par des Marseillais, puis amnistiés.

 

Le Cahier des Doléances fut préparé dans l'ancienne mairie (ou Maison Commune), rue du Docteur Paul Godart. Une plaque commémorative signale cet événement.

Étude de Roland VERNET (2007)
Sources : Histoire de la Provence, par R. Brusquet et V.L. Bourrilly (coll. Que sais-je ?)
Images du Revest pendant la Révolution (ouvrage collectif dirigé par Charles Aude)
La construction en Provence

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