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George Sand au Revest en 1861

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En mai 2016, les Amis du Vieux Revest et Loisir & Culture ont organisé une balade dans les pas de George Sand qui avait visité notre village en 1861.



George Sand, le grand écrivain féministe français du 19ème siècle, n’a pas dédaigné de venir à cinq reprises se promener sur le territoire revestois. Le Ragas, le château de Dardennes et la Salle Verte n’avaient pas de secrets pour elle. En guise de remerciement, elle a écrit une correspondance qui les vante, elle a écrit dans un agenda journal des lignes enthousiastes et, comble d’honneur, une fois le séjour seynois achevé, elle a consacré au Revest les deux volumes d’un roman intitulé « La Confession d’une jeune fille » dont l’action se situe dans le château et autour du château qui appartenait alors à une vieille dame qui répondait au nom de Rose Bougarel.



17 avril 1861 : Visite de la « vallée de Dardenne » : Nous partons à midi dans le nouveau berlingot à Matheron, qui est plus commode que l’ancien.  Il nous mène à la vallée de Dardenne qui n’est qu’une grotte étroite, fertile, arrosée d’un beau ruisseau, où poussent des myrtes et des lauriers roses dans les fentes des rochers. Il y a aussi de tems en tems de beaux peupliers et des aulnes autour des moulins.



Visite au Revest 6 mai 1861 : Nous partons à midi, pour la vallée de Dardenne qui a moins de fleurs mais plus de feuillage que le mois dernier. Elle est donc beaucoup plus jolie et Maurice s’en éprend. Il regrette de n’avoir pas cherché par là notre nid. Nous allons en flânant jusqu’à la source. Il fait plusieurs croquis, Manceau aussi. /…/ En revenant au moulin abandonné où Matheron nous attend, nous entrons dans la maison ombragée qui est au-dessus et dont l’entrée m’avait plu au premier voyage. Maurice veut s’informer si elle est à louer. Nous trouvons là un tas de jeunes femmes et une vieille appuyée sur un bâton formidable qui nous reçoit très gracieusement et nous emmène dans son château, la maisonnette voisine. Elle nous dit que si nous n’étions que deux elle nous louerait une partie de son château vu qu’elle aime beaucoup la société. Je dis en moi-même « Ça tombe   bien ! » Elle nous invite à prendre du lait. Elle embrasse sa fille et sa petite fille qui s’en vont et qui ont l’air de l’adorer. Le fait est qu’elle a l’air d’une excellente personne. Son castuc est tellement caché sous les arbres, qu’on ne le voit pas, mais le jardin et l’endroit sont ravissants. C’est un nid de verdure où le vent ni le soleil ne peuvent pénétrer, bien qu’on soit perché très haut au flanc de la colline. Il y a un pittospore de Chine comme je n’en ai jamais vu, un arbre véritable, couvert de fleurs, et tout penché sur le mur de la terrasse. L’escalier pour entrer dans ce jardin, le berceau de plantes énormes, soutenu par des colonnes à l’italienne, l’épaisseur de l’ombrage ont quelque chose de naïf et de splendide, de mystérieux et de romanesque. Il y a des eaux de source partout, coulant dans ces rocailles, une petite chapelle à droite, il faudra que je retourne. Voilà un endroit pour un roman.



14 mai 1861 : Deuxième visite au Revest. George visite le Ragas de Dardenne qui jouera un rôle important dans le roman « Confession d’une jeune fille ». Au pont de la Dardenne, Matheron qui s’est informé en route, prend, avant le pont, un petit chemin à droite, étroit et montueux mais pas du tout mauvais et bien plus beau que l’autre pour la vue. Nous côtoyons en précipice la Dardenne qui a enfin de l’eau, en raison des pluies dernières. Une eau magnifique, limpide, rapide et grouillante. Nous arrivons par ce chemin au petit pont double, couvert de lierre, que Maurice a dessiné ; nous le passons et nous nous arrêtons au dernier moulin, où Matheron trouve une écurie pour son cheval et un guide pour nous, un ouvrier meunier bien gentil et solide, sans lequel je crois bien que je ne serai jamais arrivée au Ragas. La gorge que nous descendons à peu près à pic pour la remonter de même, est un superbe chaos de roches calcaires blanchâtres, aux flancs nus, entrecoupés ça et là de végétation assez riche en tant que buissons. Les pins sont toujours noirs et déjetés, bossus, malheureux, mais les myrtes deviennent presque des arbres et les smilax enveloppent tout de leurs lianes épaisses. Les lentisques sont assez frais, très serrés et les chênes coccifères brillent au soleil comme des diamants. Le torrent que nous traversons sur des blocs entassés, est à sec.



17 mai 1861 : Visite de la Salle Verte : « C’est une marmite de géant qui reçoit l’eau de la Dardenne et reflète la verdure des plantes qui croissent sur les bords ».



21 mai 1861 : Promenade au Coudon en passant par Tourris. Cette promenade sera utilisée dans le roman « Tamaris ». Le chemin est atroce. Les roues de devant de la voiture s’accrochent aux rochers qui serrent trop le chemin. C’est pourtant le chemin des grandes carrières de la montagne et d’énormes charrettes y passent. Mais leurs moyeux élevés dépassent l’obstacle qui nous arrête.



Source : Claude Chesnaud, d'après les notes de Maurice Jean - George Sand au Revest sur Revestou http://revestou.fr/pages/041-ecrivains-et-artistes-george-sand-au-revest-fr.php